Tout travail manuel présente des risques dont le degré de gravité évolue selon le niveau de dangerosité dudit travail. Les activités menées en hauteur ne sont pas en marge, et présentent des risques de chutes importants. La sécurité des travailleurs est ainsi une priorité et un motif de préoccupation majeure pour tout employeur. Pour cela, il est indispensable que les systèmes de travail en hauteur choisis assurent la sécurité des professionnels et les protègent contre les chutes. Et pour cause, ce secteur est rigoureusement réglementé et les équipements de protection suivent des normes bien précises.
Le domaine de définition du travail en hauteur
Bien qu’il existe une réglementation sur les travaux en hauteur, elle ne fournit pas une définition proprement dite de ce qu’est un travail en hauteur. En effet, le risque de chute en présence d’une dénivellation doit être analysé par l’employeur, ce qui l’emmènera à prendre les dispositions idoines. Toutefois, on pourrait définir le travail en hauteur comme toute activité effectuée à une distance donnée du sol et présentant des risques de chute. Cela exclut les travaux effectués sur un escalier ou une échelle permanente.
Les modalités du travail en hauteur
En général, les travaux en hauteur s’effectuent à une distance de 2 mètres ou plus du sol, pouvant être en bordure d’une ouverture creusée dans le sol. La gravité de la chute évolue proportionnellement à cette distance. Cela peut aller d’une invalidité au décès du travailleur. Il est alors nécessaire que tout professionnel effectuant ce type d’activité ait à sa disposition des équipements de protection contre les chutes. Dans ce cadre, chaque employeur doit connaître les règles du travail en hauteur pour fournir les systèmes nécessaires à ses travailleurs.
Les systèmes de protection contre les chutes
Il existe différents types de systèmes de protection contre les chutes lors d’un travail en hauteur : les systèmes d’arrêt des chutes, les systèmes de retenue, les systèmes de maintien au poste de travail et les systèmes de récupération. Ces systèmes sont mis en place par l’utilisation d’équipements de protection individuelle (EPI).
Le système antichute
Un système d’arrêt des chutes ou antichute a pour fonction d’arrêter l’utilisateur durant une chute de hauteur. Cela implique que le professionnel a la possibilité de travailler sur des zones où le risque de chute existe. Ce type de système est formé d’un point d’ancrage, d’un harnais et d’un dispositif de raccordement.
Le point d’ancrage
Le point d’ancrage ou point d’attache est un point auquel est relié le harnais via le dispositif de raccordement. Il répond à la norme NF EN 795 et doit être sûr pour résister à une force de 10 kN durant 3 minutes afin d’empêcher la chute du travailleur.
Le harnais antichute
Le harnais antichute est un équipement de protection individuelle qui répond à la norme NF EN 361. Il est formé de diverses composantes disposées de manière à répartir les forces engendrées lors de l’arrêt de la chute sans occasionner de dommages à l’utilisateur.
Le dispositif de raccordement
Le dispositif de raccordement quant à lui est formé d’une longe de 2 mètres de longueur maximale et de connecteurs pour relier le harnais au point d’ancrage. La longe doit disposer d’un absorbeur d’énergie pour dissiper l’énergie durant la chute de hauteur. Ce dispositif répond à trois normes principales : la NF EN 355 pour les absorbeurs d’énergie, la NF EN 362 pour les connecteurs et la NF EN 354 pour les longes.
Par ailleurs, la longe peut être rétractable et enroulée à tambour formant un dispositif de rappel automatique lors d’une chute. Ce dispositif exerce successivement une tension, un rappel et un blocage automatique, et répond à la norme NF EN 360.
Le système de retenue
A contrario du système antichute, le système de retenue ne permet pas d’arrêter une chute lorsqu’elle se produit. Il n’exerce pas non plus la fonction de maintien au poste de travail. Il est plutôt conçu de manière à empêcher son utilisateur d’atteindre des zones de travail présentant des risques de chute. Les mouvements de ce dernier sont donc limités par ce système formé d’un ancrage, d’un dispositif de retenue (longe de retenue par exemple) et d’un harnais ou d’une ceinture répondant à la norme NF EN 358. La chute est rendue impossible par l’ajustement de la longueur de la longe.
Le système de maintien au poste de travail
Un système de maintien au poste de travail permet au professionnel d’intervenir en appui ou en suspension sur des structures. Ce sont soit des systèmes de positionnement, soit des systèmes de suspension qui laissent les mains libres à l’utilisateur durant son travail.
Le système de positionnement s’active lorsque le professionnel se penche en arrière pour travailler. Il est généralement formé d’un ancrage, d’un harnais de sécurité avec ceinture de maintien et d’un dispositif de raccordement. Le système de suspension quant à lui est généralement composé de dispositifs d’ancrage, de deux cordes et d’un harnais complet. L’une des cordes est équipée d’un descendeur et l’autre, d’un serre-câble. Ce système permet d’abaisser et de soutenir son utilisateur.
Il est à noter que le système de maintien au poste de travail peut nécessiter l’adjonction d’un système antichute.
Le système de récupération
Suite à une chute de hauteur, il est primordial de récupérer le travailleur blessé et de l’évacuer. Les systèmes de récupération assurent cette fonction et sont formés de dispositifs de sauvetage et d’évacuation. Ils doivent être intégrés au programme de gestion des chutes lors des travaux en hauteur.
Les équipements de protection collective
L’utilisation d’équipements de protection individuelle n’est pas toujours obligatoire lors de travaux en hauteur, spécialement lorsque ces derniers sont temporaires. À la place, l’employeur peut concevoir, installer ou équiper un plan de travail garantissant la santé et la sécurité de ses employés et l’exécution des travaux dans des conditions ergonomiques (article R. 4323-58 du Code du travail).
Selon l’article R4323-59 du Code du travail, les équipements de protection collective peuvent dans ce cas être des garde-corps temporaires ou permanents intégrés ou fixés de manière sûre, rigides et d’une résistance appropriée. Les travailleurs devront ainsi rester entre ces garde-corps pour éviter les chutes. À défaut de ces dispositifs de protection, l’employeur peut utiliser tout autre moyen pouvant assurer une sécurité équivalente. Des dispositifs de recueil souples permettant d’éviter une chute de plus de 3 mètres peuvent également être utilisés (article R4323-59 du Code du travail).
D’autres alternatives comprennent les échafaudages temporaires pour soutenir les travailleurs en hauteur et les filets de sécurité couvrant l’ensemble ou une partie du sol pour recueillir les travailleurs lors d’une chute de hauteur. Ce sont des équipements de travail qui doivent respecter quelques grands principes pour leur choix et leur utilisation (article R. 4323-62 du Code de travail). Certains font l’objet de dispositions spécifiques pour leur mise en place.
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